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mercredi 29 octobre 2008

Rétrospective d'une femme libérée [travail en cours]

25 novembre 2004

Il y a ce visage dans le miroir.
C'est le mien - mais je ne le reconnais plus.
Quelque chose l'a ravagé, quelque chose l'a marqué - à vie.

Mon corps aux enchères, pour espérer combler le vide qu'un bulldozer à creusé.

Je fais l'amour comme je ferais la mort.
Une déchéance, une chute de plus à chaque instant.

Mon corps en soldes, abandonné à qui le veut - ou plutôt qui le peut.

Ne me regarde pas.


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?? novembre 2008

Je suis une femme LIBRE!
Je n'ai aucune attache, jamais ; aucune emprise. Les hommes glissent sur moi comme ils glissent en moi. Pas de différence. Il me suffit de peau pour succomber à leurs caresses. Ils le savent ; ils aiment ça. Et je n'ai jamais rien pu leur demander d'autre.

Je suis une femme libre!
Si je te trouve, tu me tues.
Et je te trouve toujours.
Je sais les repérer, maintenant, ceux dont je connaîtrai bientôt la couleur des draps, la douceur des mains, les habitudes post-coïtales. Ils ont cette étincelle dans les yeux qui fait frémir mon derme. Mon épiderme. Mes terminaisons nerveuses. Ma moelle épinière. Qu'ils sucent jusqu'au dernier orgasme.

Je suis une femme libre.
"Tourne mon bouton, mon bouton tout rond, et je chanterai une chanson".
Pigeon rossignoble aveuglé par tes hanches, je roucoule quand tu ondules.
Sur commande, sur demande. Quel que soit l'endroit, quel que soit le moment - pas de refus, la maison offre un crédit illimité d'enjambées au septième ciel.

Je suis une femme libre...
Sous tes doigts, sous ta langue, sous tes lèvres, sous ta peau, sous ton corps, sous ton cul, sous ton sourire, sous tes promesses, sous tes caresses, sous mes espoirs, sous mes nuits saoules, sous sans avenir, sans dessus ni dessous, sans ego, sans amour, sans attente, sans retour, sans lutte.

Je suis une femme libre-service.

dimanche 26 octobre 2008

Passe le temps c'est sûr, si rien ne dure, il reste pourtant les souvenirs...


Je suis retombée sur mon cahier d'"Esthétique du geste" de mon année de master. A la dernière page, il y a écrit :

"Michel Guérin : naturalisation notion figure
Lyotard : radicale extériorité du sentir
geste de la parole ne peut être saisi dans discours
propose analytique du désir
motricité propre au langage
- j'en ai marre
Briser les mailles, les portes, les prisons, les barreaux
briser ma peau et mes os
Crash corporel
Dégénération
les fils se sont débranchés dans mon cerveau
la connexion est interrompue
le serveur est hors-service
Je ne crois plus en...
Je ne jouerai plus le jeu
des faux semblants, j'ai
perdu mon masque et mon
savoir faire.
"Ce n'est pas là un monde dans lequel je souhaite vivre"
Amas de peur entassées depuis l'enfance.
This is the end.
Reste avec moi."

C'est là que je réalise... ça fait un an, ça fait exactement un an.

Il y a pile poil trois cent soixante cinq jours, je titubais dans la campagne danoise, je déviais vers la maison en bois d'étudiants en musique. Et en m'accrochant au bras de celui qui m'accompagnait, j'ai pris la première décision d'une succession d'autres qui m'ont entrainée dans un virage à 180°. Ce soir là, j'ai ouvert les yeux sur tout les enfermements que je m'imposais.

Il y a un an, je changeai de chemin.

Très exactement un mois plus tard, dans la fosse de l'Elysée Montmartre, j'ai décidé de partir. Une nécessité si forte qu'il a fallu que je me l'écrive dans la main, pour ne pas oublier, pour ne pas me dégonfler. PARTIR, tout quitter, tout plaquer, pour ne plus jamais me sentir aussi emprisonnée. PARTIR... à commencer par cette salle et ce concert un peu minable.

Cinq jours plus tard, j'avais mon billet d'avion.

Un autre mois s'est écoulé. Et puis, à 6h du matin, complètement gelée sur une plage normande, j'ai encore abattu un autre mur. Comme dans un film, j'ai décidé de me laisser faire, de me laisser aller à d'autres possibles. A cet instant précis, je me sentais presque l'âme d'une héroïne d'un roman épique.

Et le 31 décembre, j'ai sauté dans le vide.

Je repense à tout ça comme à la préparation d'une kamikaze qui délaisse petit à petit tout ce qui fait sa vie terrestre. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais pour moi, c'était littéralement un plongeon dans le chaos. Et je dois dire que le chaos aura tenu ses promesses. L'année 2008 aura été...

Bref.

Aujourd'hui, le chaos commence à se remettre en forme, et je tire le bilan de tout ça. Et je crois que je suis plutôt fière du chemin parcouru.
Je suis...
terrorisée
affolée
paumée
désorientée
écrasée
... mais je ne suis plus enfermée.

Et ça... qu'est-ce que c'est bon, putain. O_O

Alors... Joyeux anniversaire à moi-même et à tout ceux qui m'ont accompagnée cette année.

Autoportraits











En performance vidéo... on fait des jolies choses.

dimanche 19 octobre 2008

Atelier d'écriture n°2 : écrire à partir du texte d'un autre.

"Je m'appelle Paule. A prononcer Paule, pas "pôle". D'ordinaire, je ne suis pas une de vos soeurs, mais j'ai péché. J'ai pris le RER et lui ai brisé le coeur. Il m'a dit : "Ce n'est pas encore l'heure de se séparer". Il pleurait comme un saule. "L'ère est au changement", lui ai-je dit. Depuis, j'erre de gare en gare, de lit en lit, et pure, je ne le suis plus depuis longtemps."

Paule S.

Rêverie ferroviaire d'un amour itinérant.

Je m'appelle Anaïd. Avec un "d", pas un "s". Des trains, j'en ai pris, des mille et des cent. Descendre du quai, chercher des yeux une silhouette connue, qu'on serre mais qui finit toujours par s'échapper... je connais par coeur. Spécialiste ès adieux ferroviaires.

Je suis née gare Saint Lazare, entre les battants d'une porte automatique, dans le wagon d'un train Corail. Les paysages qui défilent aujourd'hui devant mes yeux sont les mêmes ; seule la B.O. est différente. Gare Saint Lazare en point d'ancrage, j'ai depuis erré, de rails en rails, de roues en rien, sans jamais renier mes origines.

Gare Montparnasse, d'abord : l'érotique exotisme des premiers baisers amers d'un gentil Breton, un corps à moitié désiré qui se déchire vers la mer. Une brève histoire aux couleurs bleues : bleuette, fleur bleue, bleu des vagues, vague à l'âme et bleu des souvenirs.

La gare du Nord, et le trouble adolescent d'une amitié un peu trop forte pour être honnête. Une soeur fidèle au bout du quai de la ligne Paris-Lille, les rails comme lien indéfectible. Je l'ai toujours retrouvée, en longeant la voie ferrée.

La gare de l'Est... ha... la gare de l'Est. Un an d'allers-retours au goût de sucre et de canelle. Des flammenkuches dans le bide et de l'amour dans les oreilles ; la peau sâtinée de caresses, les joues rayées de larmes à chaque voyage en sens inverse. La gare de l'Est... fief des premiers amours.

J'ai fait un break gare d'Austerlitz, pour retrouver les plaisirs chauds des voyages libérés. L'odeur du sable et du monoï comme autant de promesses d'aventures à venir.

(Et j'en ai eu marre des trains. J'ai préféré voler et m'envoyer en l'air aux quatre coins du monde. Amour international ou universel pour embrasser toute la planète ; soif de tendresse sans frontière, à distribuer et à reprendre. Il n'y a pas d'attaches au ciel.)

Et puis enfin, la gare de Lyon : son souffle en point d'interrogation, ses lèvres en point de suspension. La gare de Lyon a fini par se dérober sous mes pieds. J'aurais pu y planter ma tente d'itinérante en repentir, mais les billets étaient trop chers... surtout quand on ne peut pas composter.

J'ai fait le tour de toutes les lignes, sans atteindre le terminus. Aujourd'hui, je pose mes valises au confluent de toutes les gares, avec une petite annonce en panneau publicitaire : "Amour sédentaire cherche jeune Parisien pour - qui sait? - d'autres aventures ferroviaires."

jeudi 16 octobre 2008

J'apprends par corps.






Aujourd'hui est un grand jour : nous embarquons officiellement dans ma cave à bord du navire J'apprends par corps ! Première répétition, premiers émois, premiers cafés ratés.

Et nous accueillons à bord deux nouveaux moussaillons : Gaelle et ses fidèles aiguilles à tricoter, pour nous habiller de mille feux ; Matthieu et ses belles mélodies pour nous détourner du chant des sirènes.



J'apprends par corps, qu'est-ce donc c'est donc?


C'est une histoire humano-artistico-érotico-amicale.

Tout a commencé un vendredi soir, sur une scène de théâtre. Deux énergumènes font leurs premiers pas, se prennent les pieds dans les planches, et se relèvent ensemble. Révélation et étincelles : c'est la rencontre. Des rencontres comme on n'en voit pas tout les jours.

Quelques années et quelques scènes de ménage plus tard, ils partagent le même peignoir, l'un s'invite à la table de l'autre, et de cette mémorable entente naît un projet : celui d'embarquer sur le même navire, à la conquête de nouveaux horizons.

J'apprends par corps est né, et prend la forme d'une pièce entièrement fait maison.

J'apprends par corps, ça parle de quoi?


1914.

Adèle et Gustave, une fille de salle et un ancien hercule de foire, sont les derniers occupants d'un sanatorium en bord de mer, évacué devant l'avancée des soldats allemands. Chaque jour, le bruit des bombes et des canons s'intensifie. Ils doivent fuir.
Face à l'adversité, ils ne perdront pas pied et se lanceront corps et âme dans un projet... bien à eux ; et peu importe si la tête prend l'eau : au final, c'est tout le corps qui s'évade.

mardi 14 octobre 2008

Atelier d'écriture n°1 (bis) : faire parler l'humain d'une image.

* Le monologue de la femme fautive. *

"Ce mec-là, si je l'ai touché, c'était pour t'oublier quelques instants, pour te chasser loin de ma tête, que là-dedans, t'as tout mis, tout foutu dessus dessous. T'as pas le droit de rester planté là, à moitié somnolent entre deux eaux, deux images. Faut que tu fasses place nette, je veux t'oublier un peu. Allez, juste le temps d'aller pisser tranquille. Donne-moi un peu de temps devant moi. Je vais bien me griller tout ça, toutes ces idées noires qui grésillent. Je l'ai pas bien touché ce mec, tu sais, je l'ai même pas regardé, je l'ai juste pris comme un cachet, comme un cachet pour t'oublier."

C'est pas exactement ça. Je ne sais plus pourquoi j'ai fait ça, mais c'était peut-être pour te rappeler à moi. Il avait la même odeur, tu vois, j'aurais presque pu confondre. Là, dans le noir, c'est ton fantôme que j'ai voulu embrasser. C'est de ta faute, tu vois, il fallait pas casser le fil, me laisser là sans rien comprendre, avec ce morceau de ficelle mou et plus rien au bout. C'était pour me consoler, je me suis accrochée à lui. Comme le naufragé à son radeau ; comme un kamikaze à sa prière.
Aujourd'hui, j'ai nagé pendant des heures en espérant que le chlore pourrait dissoudre mon humiliation. Je ne suis pas ce genre de fille, tu vois, qu'on câline sans penser à mal. J'ai trop de poitrine, tu vois, trop de gras à tripoter pour qu'on se contente de me serrer. Ca dépasse toujours. Il n'y a pas de bras assez grands pour ça. Ils me font rire, tous autant qu'ils sont, à baver, l'oeil luisant, à frétiller de la queue en déguisant leurs conneries de pulsions physiologiques derrière...
Non, attends, laisse-moi finir. Je suis allée acheter ton parfum, après. J'en ai versé sur mes poignets. Je sens l'homme, maintenant. Et à l'endroit que j'ai parfumé à l'odeur des souvenirs, il y a une marque brûlante, comme si c'était toi qui me touchais, là, dans le creux de la main. J'ai pas de mots pour te dire tout ça, j'ai pas de mots pour te dire que je ne peux pas te parler parce que je ne te trouve pas.
Oui, je l'ai touché ce mec, pour me faire croire que tu existes encore, que tu es bien vivant quelque part. Maintenant, je veux me noyer dans cette odeur. Je vais m'asperger de parfum et avaler le flacon entier, oui, le flacon entier pour avoir l'impression que tu es en moi. Je vais avaler le flacon entier et hurler ton prénom avec mon haleine qui exhalera ton parfum, pour te redonner corps, consistance. Je vais hurler jusqu'à ce que la honte et le dégoût s'évaporent, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien là où ça palpite.
Pardonne-moi, je t'en prie, pardonne moi. Je ne voulais pas faire de mal. Je voulais juste exister, au moins une nuit. Bien sûr que ça n'a pas marché, bien sûr que c'était un moyen de détruire les quelques ruines qu'il reste de... Je l'ai toujours su mais je n'ai plus rien... alors peu importe, tu vois, peu importe. Peu importe les blessures tant que...
Rien.
Simplement... peu importe.

dimanche 12 octobre 2008

Le petit théâtre du métro.

En peu de temps, dans le métro...

* j'ai serré le moignon d'un manchot
* j'ai croisé un femme sans orteils
* j'ai bousculé un homme tellement lèvru qu'on ne voyait plus son menton
* j'ai cru voir une main difforme, mais en fait, c'était une bistouquette

Quand même... je me dis que si on assemblait tout ces gens, ça donnerait quelqu'un de vraiment pas gâté par la vie.

Cela dit, je me demande si la personne la plus bizarre, dans l'histoire, c'est pas celle qui ne s'étonne même plus de voir...

* un manchot (au demeurant fort sympathique)
* une femme sans orteils
* un homme lèvru
* une bistouquette qui prend le métro

vendredi 10 octobre 2008

J'ai rien à dire, mais j'le dis quand même.



* On m'appelle le Rebelle, t'as vu *


Oui.
Mais non.
Non mais sérieusement, pourquoi je ferais ça?
J'ai du temps à perdre?
Non.
J'ai des trucs à revendiquer?
Pas spécialement non plus.
J'ai envie qu'on me lise?
En vrai, j'en suis pas sûre.

Quand j'étais jeune (...), je passais des heures à écrire tout et n'importe quoi sous DOS, juste pour le plaisir de taper des mots en blanc sur un fond noir.
Aujourd'hui, c'est pareil. Je crée un blog, juste pour le plaisir de taper sur mon clavier.

En même temps, est-ce que je dois VRAIMENT me justifier?
Non.
Parce que je suis une rebelle des temps modernes.