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jeudi 11 décembre 2008
Electre - v 1.0
Arrêtez de me regarder.
Je sais bien à quoi je ressemble ; je suis un monstre.
Je porte ma peine en étendard au fond de mes orbites gonflées, et elle vous dégoûte.
Arrêtez de me regarder, je vous dis. Vos rétines sont des punaises qui m'arrachent des lambeaux de chair ; vos lèvres qui sourient sont autant de rasoirs qui laminent mes joues.
Je ne supporte plus vos yeux, je ne supporte plus vos bouches.
Qui est le plus monstrueux? Celui qui vit avec la mort ou celui qui est mort à force de l'avoir fuie?
J'ai mal mais je ressens.
J'ai mal mais je vibre.
J'ai mal mais j'écrase vos minables mines étriquées.
Laissez-moi, laissez-moi cracher mon fiel, laissez-moi bruler sous l'acidité lacrymale ; elle était en train de pourrir mon corps entier. Je veux qu'elle sorte, je veux qu'elle hurle, je veux que mes cils tombent un par un sous le poids de cette marée qui jaillit.
Laissez-moi faire et ne me regardez pas.
Ne me regardez pas.
Ne relevez les yeux que lorsque j'aurai suturé mes chairs. Quand je serai présentable.
Relevez les yeux quand vous me jugerez digne de ne plus être regardée.
Ne. Me. Regardez. Pas.
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