Pétris-moi le corps encore
tes doigts dans ma chair
la peau marquée à l'émail de tes dents
les traces sont effacées mais je n'ai pas oublié, pas oublié les bleus des nuits dérobées, pas oublié le sang dans la tête, les tempes battantes du plaisir des coupables, les cris étouffés, la douceur douloureuse.
Pétris-moi le corps encore
avant que je n'étouffe de me souvenir
déchaine-toi, enchaine-moi, charme-moi dans la buée de tes soupirs
marque-moi au fer de tes lèvres
débats-moi dans tes bras encore une dernière fois.
Je porte tes égratignures pour exhiber les traces de ton passage sur moi.
***
J'ai
des lambeaux d'autoroute qui tracent des traits sur ma mémoire
J'ai
des souvenirs de toi en boucle qui pleuvent sur le faisceau des phares
J'ai
ton corps qui roule sur le bitume et puis tes cheveux dans la lune
J'ai
ton sourire sur les lumières qui me regardent en sens inverse
J'ai
tes doigts pour les traces blanches qui fixent mon parcours
J'ai
ta peau en GPS et ta salive en carburant
J'ai
envie de ton pare-choc à chaque tour de volant
J'ai
le mouvement de tes reins à la place des coups de frein.
Tu m'embrayes, tu m'embrouilles, tu me fais perdre mon essence
Et je finis ma course en nous crashant à contre-sens.
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