Je suis frigorifiée.
Je tire sur la corde depuis que tes yeux ont largué leurs amarres dans les miens.
Je tire sur la corde mais y'a rien qui vient.
Je tire sur la corde depuis que tes yeux ont largué leurs amarres dans les miens.
Je tire sur la corde mais y'a rien qui vient.
Je me laisse aller à deux heures du matin, trois coups dans le nez et des cadavres sur les mains, je me laisse aller dans mon lit glacé, jonché de papiers dans mes draps rigides où l'écho ne sonne plus que dans le vide dans l'échographie de mon cerveau en vrille je laisse tout aller je ne sais plus manger, des riens ou des trop, je me laisse aller sur mon parquet salis par les pieds dénudés d'amants déjà partis, je me laisse aller dans mes nuits d'insomnie, poudre blanche aux yeux à faire fuir ceux que je voudrais aimer du mieux que je peux, je me laisse aller dans une détresse trop forte, trop plein de mots qui grondent derrière la porte à faire trembler les murs et moi de peur, je me laisse aller, je me laisse descendre, sur mon oreiller inondé d'encre où je passe mes nuits à hurler dans mes mains pour que tu me sortes de là, que tu arrêtes tout ça, pour que tu reviennes me dire que je suis belle et que ça ne veut rien dire d'autre que ça, que tu m'attrapes par les poignets et me fige face au ciel, pour que j'y crois, pour que plus jamais je me laisse aller dans mon appartement dévasté à m'écrouler du canapé et sentir des bosses sur mon front, je me laisse aller à tous vous dégoûter pour que vous me foutiez la paix, je me laisse aller à mon exode mental, à mes souvenirs qui valent bien plus que ma vie trop normale, je me laisse aller jusqu'à vous répugner, jusqu'à vivre seule avec vos fantômes. J'y trouve mon compte et c'est ce que je voudrais : simplement me laisser aller.
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