* dialogue entre moi et moi-même *
L'urgence
Trouver l'urgence de l'écriture pour sortir la tête du flow
Le transformer en mots, en phrases, en suite de termes qui peut-être finiront par former du sens
mettraient un terme
à la dégringolade.
Mon écriture se déconstruit au fil des peines que tu m'infliges
Mon écriture
me sauve
De la honte et de la destruction
d'en être encore là.
J'ai cherché les plaies
J'ai cherché ces espaces où enfoncer le glaive
où enfoncer mon stylo
pour gratter
gratter les croutes ou le papier
J'ai cherché l'inspiration dans les chairs entrouvertes
Les interstices des corps béants.
J'ai voulu abriter mon coeur dans n'importe quelle poitrine pourvu qu'elle le fasse battre
Electrochocs
J'ai cherché l'inspiration dans ton sourire perdu
Raviver les couleurs par des marées de maux.
Je t'ai revu.
Tu te tiens là, toujours droit, toujours présent.
Tu te tiens là et je te hais mon amour
Je te hais pour toujours.
Tu souffles ton air froid, ton assurance sans faille
Tu avances dans la vie et me laisses
cadavre
Des années en arrière dans les tréfonds de ta mémoire
cadavre
qui tambourine dans le placard.
Je te hais mon amour et te souhaite de tout perdre
de te retrouver nu, fébrile, dépendant
accro à une drogue qui m'a rendue amère
Je hais ta pureté et ton corps encore blanc
Je hais tes lèvres, tes bras, tes yeux,
Je te déteste comme je peux.
Je t'ai revu et je replonge dans la souillure.
Je ne peux pas pleurer.
Je ne peux pas gueuler.
Je ne peux que te regarder
sourire
comme un hymne à la vie dont je n'a rien à foutre
attendre
le bout du chemin, le bout du tunnel.
J'attends
au bord du fleuve j'attends
au soleil j'attends
dans toute ma peau, dans toute ma tête j'attends
que quelque chose se passe
que quelque chose se fracasse.
J'attends le tumulte.
Je t'ai revu pour crier ma présence, te rappeler que j'étais là et que je ne le suis plus
Je t'ai revu pour apprendre, pour grandir
pour construire ma rage
détruire mes souvenirs.
Je me tiens seule, ensanglantée, au milieu du carnage
Je n'ai plus de bras, plus de jambes
déchiquetés
plus de doigts à mes pieds
plus d'épaules, plus de tronc
Je n'ai plus qu'une bouche qui se noie dans le vent
Je suis une mare de chair qui gît sur les pavés
que tu piétines chaque jour mon amour
sans savoir quel meurtrier tu fais.
Je suis venue pour pas te dire au revoir, mon amour
Je suis venue pour surtout pas y croire
Je suis venue pour ta beauté, mon ange
Pour m'englober dans ton schéma.
Je suis venue
pour te dire que je vais bien
que tout va bien
que la vie sans toi ne sent rien
mais qu'elle vaut quelque chose
qu'elle vaut pour moi
pour mon bonheur
que tout est bien comme ça
sans douleur
sans craquements, sans heurts
qu'elle vaut
pour
...
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