C’est pas parti comme ça tu sais.
Quand je pense à tout le temps que tu as passé
sous ma peau. Il a fallu quoi… des mois, des années avant que tout ce que tu
avais mis en moi
disparaisse
ou pour que je me l’approprie remarque, je ne sais
plus trop.
Il a fallu beaucoup de cris, allongée, debout, il
a fallu beaucoup de silences aussi. Il a fallu tout ça, tous ces mois, toutes
ces années, pour recomposer les fragments, pour remettre des verbes au milieu
de mes phrases
des articulations
les introductions, ça n’a jamais vraiment été un
problème
c’est plutôt dans les développements que je me
prends les pieds dans le tapis
mais les conclusions, alors ça…
c’est pour ça qu’il a fallu du temps.
Alors non, c’est pas passé comme ça. Tu te tiens
devant moi et il n’y a plus rien. Et c’est la première fois que je m’en rends
compte, que je prends conscience de ce vide, qui n’est même pas un vide d’ailleurs,
pas même une absence, pas un rien, juste un
J’en étais arrivée au point de croire que je
vivrai toujours avec cette douleur.
J’avais peur de ça, tu vois, que quelque chose s’ouvre
à nouveau. Que ça reviendrait à chaque fois comme un chuchotement, comme une
crampe. Une cicatrice chéloïde qui tire quand on lève un bras. Tu te tiens
devant moi et je cherche la boursoufflure de cette cicatrice. Mais elle n’est
plus là. Elle n’est nulle part. Il n’y a plus rien à guérir.
Alors pourquoi
pourquoi
pourquoi putain
pourquoi est-ce que le noir dans ma tête, lui, est
toujours là ?
Très beau texte !
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