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lundi 24 novembre 2014

Lettre ouverte





C’est pas parti comme ça tu sais.

Quand je pense à tout le temps que tu as passé sous ma peau. Il a fallu quoi… des mois, des années avant que tout ce que tu avais mis en moi
disparaisse
ou pour que je me l’approprie remarque, je ne sais plus trop.
Il a fallu beaucoup de cris, allongée, debout, il a fallu beaucoup de silences aussi. Il a fallu tout ça, tous ces mois, toutes ces années, pour recomposer les fragments, pour remettre des verbes au milieu de mes phrases
des articulations
les introductions, ça n’a jamais vraiment été un problème
c’est plutôt dans les développements que je me prends les pieds dans le tapis
mais les conclusions, alors ça…
c’est pour ça qu’il a fallu du temps.

Alors non, c’est pas passé comme ça. Tu te tiens devant moi et il n’y a plus rien. Et c’est la première fois que je m’en rends compte, que je prends conscience de ce vide, qui n’est même pas un vide d’ailleurs, pas même une absence, pas un rien, juste un

J’en étais arrivée au point de croire que je vivrai toujours avec cette douleur.

J’avais peur de ça, tu vois, que quelque chose s’ouvre à nouveau. Que ça reviendrait à chaque fois comme un chuchotement, comme une crampe. Une cicatrice chéloïde qui tire quand on lève un bras. Tu te tiens devant moi et je cherche la boursoufflure de cette cicatrice. Mais elle n’est plus là. Elle n’est nulle part. Il n’y a plus rien à guérir.
Alors pourquoi
pourquoi
pourquoi putain
pourquoi est-ce que le noir dans ma tête, lui, est toujours là ?

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