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jeudi 2 avril 2009

Autopsie d'une femme libérée (suite... et fin?)

*God will forgive me but I, I whip myself with scorn *

D'abord, je me raserai la tête. Parce que ce sont mes cheveux qui m'identifient, qui me grillent à des kilomètres. Sans eux, je me fondrai dans la masse et je passerai incognito entre deux sexes.

Ensuite, je m'attaquerai à ma poitrine, pour qu'on tienne des promesses au lieu de tenir mes seins. Je rentrerai tout à l'intérieur pour plus de sincérité, pour ne plus que l'attention louche vers le téton, pour me débarrasser de ces obus que je n'ai jamais commandés.

Puis, j'arrêterai de manger pour faire partir mon ventre, pour faire partir mes hanches, pour faire partir mes fesses. Je disparaitrai dans le paysage, plate comme une planche de bois. Je serai trop lisse pour être saisie : il n'y aura plus de prise pour m'attraper, plus de plaisir à me caresser, plus de convoitise, plus rien.

Il ne restera que mon vagin et je ne sais toujours pas quoi en faire. Je ne peux pas l'arracher, je dois apprendre à l'avoir en moi, lui et les traces qu'on y a laissées. Je pourrais le boucher, le remplir de cire, l'étouffer, le condamner ; je pourrais l'agrafer, le coudre, le coller. Mais il restera là, comme un fantasme mystérieux qui hurle des hormones. Je ne peux pas accepter ça. Il faut que je trouve une solution imparable.

Je ne veux plus être une femme.
Je ne veux plus être une femme.

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