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dimanche 21 novembre 2010

A ma soeur (petit texte maladroit)

Je voudrais te construire

des passerelles en arc en ciel

te transformer en belle sauterelle pour que tu sautes d'un jour à l'autre, d'un point à l'autre, sans peur et sans hésitation, aussi légère que l'air sur tes ailes toujours vertes.

Je voudrais te servir des cascades de couleurs, des êtres merveilleux ou trapus très grands, pour prendre soin de toi, petit crâne de pirate, pour que tu nages là-bas au milieu des nuages avec un sourire plus large que la surface de ton visage.

Je voudrais rendre belle ta vie qui ne sera jamais simple, je voudrais rendre belle ta vie, plus belle encore que tu ne peux l'imaginer, pour qu'elle soit suffisamment grande pour héberger ce que tu es, pour te contenir toute entière, te protéger et te bercer.

Je voudrais te donner...

Mais il est tard, vois-tu, déjà trop tard pour moi. J'étais remplie d'étoiles mais leurs branches en tombant m'ont toute saignée aux quatre veines et ont tué les alouettes dans le miroir qu'elles ont brisé.

Nos idéaux trop hauts nous ont ratiboisées, nos idéaux trop haut nous ont ratiboisées.

Et nos idées trop belles nous ont abandonnées.

Mais peut-être que tu pourrais. Peut-être que toi.

Peut-être si tu me donnes un peu de fil à retordre pour lifter mes sourires avec du fil de toi, peut-être qu'on pourrait recoudre dans le ciel quelques lumières par-ci par-là.

Peut-être qu'on pourrait redonner vie aux alouettes aux ailes cassées, comme ça, avec des "comme si".

Peut-être, peut-être si on essaye et si tu revenais, si tu redescendais de ton absence pour me montrer comment on fait, comment ça marche ici, en bas, pour me rendre un peu de ton innocence, de tes espoirs, de tes croyances.

Peut-être, petite soeur, peut-être.

Si tu voulais bien

vivre pour moi.

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