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dimanche 26 octobre 2008

Passe le temps c'est sûr, si rien ne dure, il reste pourtant les souvenirs...


Je suis retombée sur mon cahier d'"Esthétique du geste" de mon année de master. A la dernière page, il y a écrit :

"Michel Guérin : naturalisation notion figure
Lyotard : radicale extériorité du sentir
geste de la parole ne peut être saisi dans discours
propose analytique du désir
motricité propre au langage
- j'en ai marre
Briser les mailles, les portes, les prisons, les barreaux
briser ma peau et mes os
Crash corporel
Dégénération
les fils se sont débranchés dans mon cerveau
la connexion est interrompue
le serveur est hors-service
Je ne crois plus en...
Je ne jouerai plus le jeu
des faux semblants, j'ai
perdu mon masque et mon
savoir faire.
"Ce n'est pas là un monde dans lequel je souhaite vivre"
Amas de peur entassées depuis l'enfance.
This is the end.
Reste avec moi."

C'est là que je réalise... ça fait un an, ça fait exactement un an.

Il y a pile poil trois cent soixante cinq jours, je titubais dans la campagne danoise, je déviais vers la maison en bois d'étudiants en musique. Et en m'accrochant au bras de celui qui m'accompagnait, j'ai pris la première décision d'une succession d'autres qui m'ont entrainée dans un virage à 180°. Ce soir là, j'ai ouvert les yeux sur tout les enfermements que je m'imposais.

Il y a un an, je changeai de chemin.

Très exactement un mois plus tard, dans la fosse de l'Elysée Montmartre, j'ai décidé de partir. Une nécessité si forte qu'il a fallu que je me l'écrive dans la main, pour ne pas oublier, pour ne pas me dégonfler. PARTIR, tout quitter, tout plaquer, pour ne plus jamais me sentir aussi emprisonnée. PARTIR... à commencer par cette salle et ce concert un peu minable.

Cinq jours plus tard, j'avais mon billet d'avion.

Un autre mois s'est écoulé. Et puis, à 6h du matin, complètement gelée sur une plage normande, j'ai encore abattu un autre mur. Comme dans un film, j'ai décidé de me laisser faire, de me laisser aller à d'autres possibles. A cet instant précis, je me sentais presque l'âme d'une héroïne d'un roman épique.

Et le 31 décembre, j'ai sauté dans le vide.

Je repense à tout ça comme à la préparation d'une kamikaze qui délaisse petit à petit tout ce qui fait sa vie terrestre. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais pour moi, c'était littéralement un plongeon dans le chaos. Et je dois dire que le chaos aura tenu ses promesses. L'année 2008 aura été...

Bref.

Aujourd'hui, le chaos commence à se remettre en forme, et je tire le bilan de tout ça. Et je crois que je suis plutôt fière du chemin parcouru.
Je suis...
terrorisée
affolée
paumée
désorientée
écrasée
... mais je ne suis plus enfermée.

Et ça... qu'est-ce que c'est bon, putain. O_O

Alors... Joyeux anniversaire à moi-même et à tout ceux qui m'ont accompagnée cette année.

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