Lundi matin, au chaud.
J'ouvre les yeux sur ma semaine.
Tout dort, rien n'a commencé.
Se lever, se lancer. Plus que sept jours.
Il fait froid, je cours dans la ville avec Massive Attack, "There's a man that lives next door", Noël approche et je plonge dans les rapports d'autopsie, la balle a traversé l'estomac, le pancréas, peut-être le bas du foi et les intestins, je dois trouver ma putain de substitution, "Si tu as tué Lysandre dans son sommeil, baignant jusqu'aux chevilles dans le sang, plonge dans l'abîme et tue-moi également, le soleil n'était pas plus fidèle au jour que lui envers-moi, se serait-il enfui loin d'Hermia endormie", j'ai trouvé ma substitution, mais attention danger, faut-il vraiment remuer les douleurs pour jouer du Shakespeare, 8h du matin, beaucoup trop tôt, beaucoup trop de choses à faire, d'évènements à voir, aller plus vite, rue Nationale dans un atelier de tricot clandestin, le cauchemar des mesures à prendre, bon sang, j'ai grossi, des verres de vin et des copains, Rachid Taha, mais mon lit est beaucoup trop loin, je peux remettre mon corset, ça fait un peu mal mais ça entre, c'est parti pour l'égotrip au musée, je suis la nouvelle statue du Louvre, admirez-moi, je suis une Atalante brisée par l'amour, laisse tomber Manoush et rentre bosser, je craque, bulle d'oxygène dans salle obscure, c'est incroyable ce que Mesrine ressemble à Alex, je suis en retard, lapin pressé, tu veux une bière, et si on partant en Suède, non ce ne sont pas des paroles en l'air, pulsion nocturne, arriver plus vite, aterrissage surprise dans le cercle polaire, au chaud, plus vite, au chaud, courir plus vite, plus vite, les enfants m'attendent, aujourd'hui on va danser, "We're gonna have some fun tonight, everything's allright, have some fun tonight", chantez avec moi, hurlez avec moi, on a besoin de se réchauffer bande de petits soleils, pain bio et barquette de sushis, oh, Fabien, parle-moi de violence, pas le temps, j'ai rendez-vous, il est bien ce théâtre, est-ce que la régie est fournie, coréalisation, "apportez-moi un texte", "une audition", bon sang, une audition, retour maison, "I'll get you in the end", métro Concorde, métro Bastille, conversations surréalistes avec du chocolat et du gingembre dans la bouche, cheveux coupés et bonne journée, est-ce qu'on peut compter les uns sur les autres, tu peux compter sur moi, ne t'inquiète pas, j'ai envie de, vodka tatin, chaos et confusion, à partir de quand est-ce que j'ai perdu mes mots, à partir de quand est-ce que ma mâchoire s'est scellée, urgence de l'écriture, parler à des inconnus, retour coton en bus de nuit et course dans la glace, chuchotements, gueule de bois et regard en vrac, Rêverie ferroviaire d'un amour itinérant, "tu sais, chaque fois que tu lis un de tes textes, ça me touche énormément, ça me fait frémir" -
- note d'intention, projet d'implantation, fais confiance au destin Matthieu, je t'en supplie, l'instinct, c'est la seule chose qui ne peut pas nous trahir, "My independance seems to vanish in the haze", joyeux anniversaire, verre cassé et chocolat, à demain, il neige, je voudrais partager cette neige, bonne nuit Catherine, merci pour la place que tu me gardes sous ton parapluie, au lit, uppercut, souffle coupé, "By then I'll be a brand new different person, to love you while I'm trying to decide", decide, decide, dormir, enfin.
Dimanche matin, déjà. La semaine est flashée.
(Oh, et ça y est, j'ai trouvé mon futur appartement. )
Pages
dimanche 30 novembre 2008
vendredi 21 novembre 2008
Je préfère manger à la cantine.

Bordel, j'adore ces gosses.
J'adore quand ils courent vers moi en me bousillant les tympans.
J'adore quand ils me déboitent les lombaires en me sautant dans les bras.
J'adore quand ils m'expliquent le plus sérieusement du monde que "C'est vrai, c'est pas bien de faire ça, on peut aller en prison pour au moins cinquante milliards de jours".
J'adore quand ils pensent que c'est la fin du monde parce qu'ils se sont disputés avec leur copain.
J'adore quand ils ont oublié trente secondes plus tard qu'il s'étaient disputés avec leur copain.
J'adore quand ils trouvent ça dégoûtant d'être amoureux.
J'adore quand ils chantent des chansons qu'ils ne comprennent pas.
J'adore quand ils veulent faire des tours grandes comme jusqu'au ciel.
J'adore quand ils pensent que j'ai quarante ans et que j'ai déjà trois enfants.
J'adore quand ils me disent "Je t'aime" même si ça veut juste dire qu'ils trouvent que j'ai une jolie robe.
J'adore quand ils rient à mes blagues nulles.
J'adore quand ils imitent les loups, les piranha, ou les émeus, surtout quand ils ne savent pas ce que c'est.
J'adore quand ils prennent tout au sérieux.
J'adore quand ils sont plus intelligents que moi.
J'adore quand ils dansent la tektonik.
J'adore quand ils m'offrent des cailloux.
J'adore quand ils me glissent des mots d'amour dans les poches.
J'adore quand ils se complimentent entre eux, qu'ils trouvent magnifique le dessin complètement improbable de leur voisin.
J'adore quand ils essayent de se faire pardonner.
J'adore quand ils jouent avec moi.
J'adore quand ils me font l'honneur de ne pas (encore) me considérer comme une vieille conne.
J'aime juste un peu moins quand ils disent "De toute façon, je reviens demain avec le pistolet de mon père, et j'te tue".
vendredi 14 novembre 2008
Chroniques - des jours entiers, des nuits entières.
Y'a des nuits entières où je ne dors pas...
Des nuits entières où je ne dors pas, des nuits entières...
J'y arrive pas, je me retourne dans tout les sens, je remets de l'ordre dans mes idées. Point.
Y'a des nuits entières où je ne dors pas... je ne dois pas être la seule... mais j'y arrive pas.
Y'a des nuits entières où je pense à toi.
Tu viens là comme un uppercut au plexus, me trouer, me transpercer, comme une rage de dent dedans la tête.
Tu sommeilles, tu somnoles, toi tranquille t'étirant, au fond de moi, t'écartant en moi.
*****************************************************************************
J'arrive pas à dire, j'arrive pas. Une simple chose, j'y arrive pas... c'est... c'est un petit truc qui va pas, qui se déclenche pas, je voudrais vous dire, oh j'aimerais tellement que ça s'ouvre là-dedans, mais ça s'ouvre pas, y'a rien qu'en ressort, jamais, rien de bon, là, que vous puissiez lire là, deviner, sentir en même temps, même avant moi là, ce que je sens, me le dire, mais y'a un truc, un sale petit machinchose qui se voit pas, qui bouche ou je sais pas, un petit grain qui vient tout dérégler, enrayer, je sais pas, j'y pense et je vois pas, vraiment, la mécanique à l'air, putain ce que j'ai l'air!
Incroyable on croit en me voyant, on se dit elle va bien, c't'incroyable ce que cette fille-là va bien, elle pétille de partout, on a envie de la mordre, elle est comment dire juteuse, c'est ça, coulante, belle, gonflée, oh putain ce qu'elle est belle on se dit, alléchante, cette fille est alléchante de partout, de la pointe à la plante, aïe, aïe, aïe, on se dit, pas vrai?
C'est pas vrai. C'est le châssis ça, une carcasse, un drôle de châssis, je sais pas, je sais pas.
Parfois quand la nuit se fait plus longue que d'habitude et que je suis là comme une conne à m'engouffrer des bouts de pain avec du beurre, du beurre de cacao ou de cacahuète, à tout vider de partout, les frigos, les boîtes d'oeufs pour faire l'omelette, à ronger des tablettes, à compter mes jours devant des boîtes froides, à tremper n'importe quoi dans la confiture, je me dis qu'il faut que je devienne grosse et grasse, comme ça, encore plus grosse comme ça personne, plus personne ne me regardera plus, plus je serai grosse moins on me verra, drôle non?
Je pourrais m'allonger tranquille, étendre mes grosses jambes, me mettre sur le côté, je ferais comme une femme fatiguée, je ferais et je mangerais des tablettes et des tablettes de petites pastilles de toutes les couleurs, bleues, je fermerais les yeux et j'oublierais comment je m'appelle, et comme j'étais tout en fermant les yeux et je mourirais, donc, je mourirais.
Des nuits entières où je ne dors pas, des nuits entières...
J'y arrive pas, je me retourne dans tout les sens, je remets de l'ordre dans mes idées. Point.
Y'a des nuits entières où je ne dors pas... je ne dois pas être la seule... mais j'y arrive pas.
Y'a des nuits entières où je pense à toi.
Tu viens là comme un uppercut au plexus, me trouer, me transpercer, comme une rage de dent dedans la tête.
Tu sommeilles, tu somnoles, toi tranquille t'étirant, au fond de moi, t'écartant en moi.
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J'arrive pas à dire, j'arrive pas. Une simple chose, j'y arrive pas... c'est... c'est un petit truc qui va pas, qui se déclenche pas, je voudrais vous dire, oh j'aimerais tellement que ça s'ouvre là-dedans, mais ça s'ouvre pas, y'a rien qu'en ressort, jamais, rien de bon, là, que vous puissiez lire là, deviner, sentir en même temps, même avant moi là, ce que je sens, me le dire, mais y'a un truc, un sale petit machinchose qui se voit pas, qui bouche ou je sais pas, un petit grain qui vient tout dérégler, enrayer, je sais pas, j'y pense et je vois pas, vraiment, la mécanique à l'air, putain ce que j'ai l'air!
Incroyable on croit en me voyant, on se dit elle va bien, c't'incroyable ce que cette fille-là va bien, elle pétille de partout, on a envie de la mordre, elle est comment dire juteuse, c'est ça, coulante, belle, gonflée, oh putain ce qu'elle est belle on se dit, alléchante, cette fille est alléchante de partout, de la pointe à la plante, aïe, aïe, aïe, on se dit, pas vrai?
C'est pas vrai. C'est le châssis ça, une carcasse, un drôle de châssis, je sais pas, je sais pas.
Parfois quand la nuit se fait plus longue que d'habitude et que je suis là comme une conne à m'engouffrer des bouts de pain avec du beurre, du beurre de cacao ou de cacahuète, à tout vider de partout, les frigos, les boîtes d'oeufs pour faire l'omelette, à ronger des tablettes, à compter mes jours devant des boîtes froides, à tremper n'importe quoi dans la confiture, je me dis qu'il faut que je devienne grosse et grasse, comme ça, encore plus grosse comme ça personne, plus personne ne me regardera plus, plus je serai grosse moins on me verra, drôle non?
Je pourrais m'allonger tranquille, étendre mes grosses jambes, me mettre sur le côté, je ferais comme une femme fatiguée, je ferais et je mangerais des tablettes et des tablettes de petites pastilles de toutes les couleurs, bleues, je fermerais les yeux et j'oublierais comment je m'appelle, et comme j'étais tout en fermant les yeux et je mourirais, donc, je mourirais.
Xavier Durringer
jeudi 13 novembre 2008
Variations insomniaques

Ok, let's do this, let's do the drugs, let's do the chemical lobotomy, let's shut down the higher functions of my brain and perhaps I'll be a bit more fucking capable of living.
Sarah Kane - 4.48 Psychosis
Je. crack.
Trop de nuits sans couleurs
trop de nuits à couler
trop de nuits à errer
de marées en marées
de toile en toile
de net en vibe.
Trop de nuits sans somme en somme
il faut que je m'assomme à coups de somnifères - des massues pour éclater les bulles sans somme.
Funambule somnambule sur les nerfs qui me parcourent
je suis tombée de haut
Endors-moi Zolpidem, endors-mes nuits, endors mes jours, endors mon corps, endors ma tête.
Sommeil vermeil au slogan prometteur : résignation / fin de l'action.
***************************************************************************
Je n'arrive plus à dormir.
Il y a dans ma tête un tourbillon d'images qui ne s'arrête jamais
des souvenirs
une frénésie qui étouffe les ombres du repos.
Mes paupières sont fermées et mes yeux s'ouvrent sur mon cerveau.
Et je pense à toi
qui étouffais mes peurs à bras nus.
J'ai un poison en guise de rêve
une drogue douce
un éphémère qui vole entre mes neurones : ses ailes ont fait pousser mes illusions.
Des mirages d'images à mirer qui te font miroiter à l'infini.
Ton reflet qui se répercute entre mes synapses et s'emmêle entre mes cils.
Pris au piège, pris au filet de mon exode mental.
Je n'arrive plus à dormir.
Ton image enfle dans ma tête et me décapite à l'insomnie.
******************************************************************
Trop de nuits sans couleurs
trop de nuits à couler
trop de nuits à errer
de marées en marées
de toile en toile
de net en vibe.
Trop de nuits sans somme en somme
il faut que je m'assomme à coups de somnifères - des massues pour éclater les bulles sans somme.
Funambule somnambule sur les nerfs qui me parcourent
je suis tombée de haut
Endors-moi Zolpidem, endors-mes nuits, endors mes jours, endors mon corps, endors ma tête.
Sommeil vermeil au slogan prometteur : résignation / fin de l'action.
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Je n'arrive plus à dormir.
Il y a dans ma tête un tourbillon d'images qui ne s'arrête jamais
des souvenirs
une frénésie qui étouffe les ombres du repos.
Mes paupières sont fermées et mes yeux s'ouvrent sur mon cerveau.
Et je pense à toi
qui étouffais mes peurs à bras nus.
J'ai un poison en guise de rêve
une drogue douce
un éphémère qui vole entre mes neurones : ses ailes ont fait pousser mes illusions.
Des mirages d'images à mirer qui te font miroiter à l'infini.
Ton reflet qui se répercute entre mes synapses et s'emmêle entre mes cils.
Pris au piège, pris au filet de mon exode mental.
Je n'arrive plus à dormir.
Ton image enfle dans ma tête et me décapite à l'insomnie.
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mercredi 12 novembre 2008
Bêêêêêêêêêêêh

Qui l'eût cru?
J'apprends par corps sera sponsorisé par..... Bergère de France!
On ne rigole pas... j'ai déjà hâte de voir le logo sur nos affiches!
D'ailleurs, qu'aurait-on pu espérer de mieux pour une pièce de maille au coeur, de moutons qui voyagent et qui tricotent des souvenirs?
Alors voilà... le projet avance, on commence à fixer des dates, à imaginer la vie de notre bébé.
Il y a des jours où ça parait insurmontable.
Mais c'est sûrement la plus belle des galères dans laquelle j'ai pu embarquer.
mercredi 29 octobre 2008
Rétrospective d'une femme libérée [travail en cours]
25 novembre 2004
Il y a ce visage dans le miroir.
C'est le mien - mais je ne le reconnais plus.
Quelque chose l'a ravagé, quelque chose l'a marqué - à vie.
Mon corps aux enchères, pour espérer combler le vide qu'un bulldozer à creusé.
Je fais l'amour comme je ferais la mort.
Une déchéance, une chute de plus à chaque instant.
Mon corps en soldes, abandonné à qui le veut - ou plutôt qui le peut.
Ne me regarde pas.
*************************************************************************
?? novembre 2008
Je suis une femme LIBRE!
Je n'ai aucune attache, jamais ; aucune emprise. Les hommes glissent sur moi comme ils glissent en moi. Pas de différence. Il me suffit de peau pour succomber à leurs caresses. Ils le savent ; ils aiment ça. Et je n'ai jamais rien pu leur demander d'autre.
Je suis une femme libre!
Si je te trouve, tu me tues.
Et je te trouve toujours.
Je sais les repérer, maintenant, ceux dont je connaîtrai bientôt la couleur des draps, la douceur des mains, les habitudes post-coïtales. Ils ont cette étincelle dans les yeux qui fait frémir mon derme. Mon épiderme. Mes terminaisons nerveuses. Ma moelle épinière. Qu'ils sucent jusqu'au dernier orgasme.
Je suis une femme libre.
"Tourne mon bouton, mon bouton tout rond, et je chanterai une chanson".
Pigeon rossignoble aveuglé par tes hanches, je roucoule quand tu ondules.
Sur commande, sur demande. Quel que soit l'endroit, quel que soit le moment - pas de refus, la maison offre un crédit illimité d'enjambées au septième ciel.
Je suis une femme libre...
Sous tes doigts, sous ta langue, sous tes lèvres, sous ta peau, sous ton corps, sous ton cul, sous ton sourire, sous tes promesses, sous tes caresses, sous mes espoirs, sous mes nuits saoules, sous sans avenir, sans dessus ni dessous, sans ego, sans amour, sans attente, sans retour, sans lutte.
Je suis une femme libre-service.
Il y a ce visage dans le miroir.
C'est le mien - mais je ne le reconnais plus.
Quelque chose l'a ravagé, quelque chose l'a marqué - à vie.
Mon corps aux enchères, pour espérer combler le vide qu'un bulldozer à creusé.
Je fais l'amour comme je ferais la mort.
Une déchéance, une chute de plus à chaque instant.
Mon corps en soldes, abandonné à qui le veut - ou plutôt qui le peut.
Ne me regarde pas.
*************************************************************************
?? novembre 2008
Je suis une femme LIBRE!
Je n'ai aucune attache, jamais ; aucune emprise. Les hommes glissent sur moi comme ils glissent en moi. Pas de différence. Il me suffit de peau pour succomber à leurs caresses. Ils le savent ; ils aiment ça. Et je n'ai jamais rien pu leur demander d'autre.
Je suis une femme libre!
Si je te trouve, tu me tues.
Et je te trouve toujours.
Je sais les repérer, maintenant, ceux dont je connaîtrai bientôt la couleur des draps, la douceur des mains, les habitudes post-coïtales. Ils ont cette étincelle dans les yeux qui fait frémir mon derme. Mon épiderme. Mes terminaisons nerveuses. Ma moelle épinière. Qu'ils sucent jusqu'au dernier orgasme.
Je suis une femme libre.
"Tourne mon bouton, mon bouton tout rond, et je chanterai une chanson".
Pigeon rossignoble aveuglé par tes hanches, je roucoule quand tu ondules.
Sur commande, sur demande. Quel que soit l'endroit, quel que soit le moment - pas de refus, la maison offre un crédit illimité d'enjambées au septième ciel.
Je suis une femme libre...
Sous tes doigts, sous ta langue, sous tes lèvres, sous ta peau, sous ton corps, sous ton cul, sous ton sourire, sous tes promesses, sous tes caresses, sous mes espoirs, sous mes nuits saoules, sous sans avenir, sans dessus ni dessous, sans ego, sans amour, sans attente, sans retour, sans lutte.
Je suis une femme libre-service.
dimanche 26 octobre 2008
Passe le temps c'est sûr, si rien ne dure, il reste pourtant les souvenirs...
Je suis retombée sur mon cahier d'"Esthétique du geste" de mon année de master. A la dernière page, il y a écrit :
"Michel Guérin : naturalisation notion figure
Lyotard : radicale extériorité du sentir
geste de la parole ne peut être saisi dans discours
propose analytique du désir
motricité propre au langage
- j'en ai marre
Briser les mailles, les portes, les prisons, les barreaux
briser ma peau et mes os
Crash corporel
Dégénération
les fils se sont débranchés dans mon cerveau
la connexion est interrompue
le serveur est hors-service
Je ne crois plus en...
Je ne jouerai plus le jeu
des faux semblants, j'ai
perdu mon masque et mon
savoir faire.
"Ce n'est pas là un monde dans lequel je souhaite vivre"
Amas de peur entassées depuis l'enfance.
This is the end.
Reste avec moi."
C'est là que je réalise... ça fait un an, ça fait exactement un an.
Il y a pile poil trois cent soixante cinq jours, je titubais dans la campagne danoise, je déviais vers la maison en bois d'étudiants en musique. Et en m'accrochant au bras de celui qui m'accompagnait, j'ai pris la première décision d'une succession d'autres qui m'ont entrainée dans un virage à 180°. Ce soir là, j'ai ouvert les yeux sur tout les enfermements que je m'imposais.
Il y a un an, je changeai de chemin.
Très exactement un mois plus tard, dans la fosse de l'Elysée Montmartre, j'ai décidé de partir. Une nécessité si forte qu'il a fallu que je me l'écrive dans la main, pour ne pas oublier, pour ne pas me dégonfler. PARTIR, tout quitter, tout plaquer, pour ne plus jamais me sentir aussi emprisonnée. PARTIR... à commencer par cette salle et ce concert un peu minable.
Cinq jours plus tard, j'avais mon billet d'avion.
Un autre mois s'est écoulé. Et puis, à 6h du matin, complètement gelée sur une plage normande, j'ai encore abattu un autre mur. Comme dans un film, j'ai décidé de me laisser faire, de me laisser aller à d'autres possibles. A cet instant précis, je me sentais presque l'âme d'une héroïne d'un roman épique.
Et le 31 décembre, j'ai sauté dans le vide.
Je repense à tout ça comme à la préparation d'une kamikaze qui délaisse petit à petit tout ce qui fait sa vie terrestre. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais pour moi, c'était littéralement un plongeon dans le chaos. Et je dois dire que le chaos aura tenu ses promesses. L'année 2008 aura été...
Bref.
Aujourd'hui, le chaos commence à se remettre en forme, et je tire le bilan de tout ça. Et je crois que je suis plutôt fière du chemin parcouru.
Je suis...
terrorisée
affolée
paumée
désorientée
écrasée
... mais je ne suis plus enfermée.
Et ça... qu'est-ce que c'est bon, putain. O_O
Alors... Joyeux anniversaire à moi-même et à tout ceux qui m'ont accompagnée cette année.
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